Une forte mobilisation à la DGFIP mais pour quel ré
sultat ?
L'UNSA DGFIP n'a pas appelé à la grève le 22 mars 2
018. Nous nous en sommes déjà
expliqué dans un article que nous avons diffusé à l
'ensemble des agents de la DGFIP en
utilisant la liste de diffusion nationale.
Pour faire court
:
nous voulons laisser le temps à la concertation et
nous considérons
que la grève est un outil qu'il faut utiliser à bon
escient parce qu'il a un coût financier non
négligeable pour les agents.
Cela ne veut pas dire que l'UNSA DGFIP n'est pas en
gagée dans la lutte pour la défense
de nos missions, de nos emplois et de notre statut.
Les motifs d'insatisfaction sont nombreux :
jour de carence, gel du point d'indice,
diminution des taux de promotion, report d'une anné
e de l'application du protocole PPCR,
... . Nous avions d'ailleurs participé à la grève du
10 octobre 2017 qui dénonçait ces sujets
et qui avait mobilisé un plus grand nombre de fonct
ionnaires.
38,89 % des agents de la DGFIP ont fait grève.
C'est un chiffre élevé qui montre que les
inquiétudes des agents sont réelles dans notre dire
ction. Le taux de gréviste au niveau de
la Fonction publique d'État est de 12,8 % et tombe
à un peu plus de 5 % si on enlève
l'Éducation Nationale.
Mais pour quel résultat ?
Aucune interview d'un agent de la DGFIP, du ministè
re des Finances, ou d'un représentant
syndical de la DGFIP dans les médias.
Les revendications des agents de la DGFIP ont
été totalement occultées.
Par contre, celles des cheminots de la SNCF ont bie
n été
relayées.
Les agents de la DGFIP se sont fortement mobilisés
mais n'ont pas été entendus.
Alors peut-on considérer que cette grève est une ré
ussite ? Du point de vue de la
mobilisation, sans aucun doute. Du point de vue de
l'impact, nous avons un doute.
Certes, le Directeur Général et nos ministres de tu
telle ont pu constater que les agents
étaient mécontents. Mais ils le savaient déjà. Tout
es les études (baromètre social,
observatoire ministériel, ...) le démontrent.
Cette mobilisation va-t-elle avoir un impact sur le
s mesures à venir dans le cadre de
« Action Publique 2022 » ? Nous voudrions y croire
!
Pour l'UNSA DGFIP, seul un mouvement unitaire,
regroupant l'ensemble des
organisations syndicales de la DGFIP, portant sur l
es seules revendications des agents de
la DGFIP
pourrait avoir un véritable impact.
À ce jour, les quatre organisations syndicales prés
entes au CTR de la DGFIP préfèrent
rester entre elles et refusent d'intégrer l'UNSA DG
FIP dans l'intersyndicale DGFIP.
Nous n'avons pas la même approche des sujets mais n
ous sommes tous d'accord
sur une chose : l'avenir des missions et des emploi
s de la DGFIP est en jeu !
Quand les annonces du gouvernement sur CAP 22 sorti
ront en mai il est fort
probable que nous ayons de nombreux points de désac
cords à exprimer. C'est à ce
moment qu'il faudra se mobiliser et pas avant.
Certains syndicats parlent de grève préventive. Il
faudrait montrer ses muscles pour
montrer la détermination des agents. Mais il ne fau
t pas s'y tromper, pour ceux-là le
combat syndical n'est qu'un prétexte pour mener un
autre combat, politique celui-là.
Avec la grève du 22 mars, c'est une cartouche en mo
ins dans une boîte de munitions déjà
clairsemée.
L'UNSA DGFIP, et l'UNSA Fonction Publique, ont fait
le choix d'économiser leurs forces et
d'essayer d'influer sur les projets du gouvernement
par le dialogue. Si cette méthode ne
marche pas, alors l'UNSA sera la première organisat
ion à se mobiliser en force contre les
mesures qui seront proposées.
L'UNSA défend le statut des fonctionnaires, défend
nos emplois et nos missions. Mais
l'UNSA, avant d'entrer en conflit avec le gouvernem
ent, veut donner sa chance au
dialogue social et proposer des solutions alternati
ves. Cela ne signifie pas que l'UNSA
soit faible ou pactise avec « l'ennemi ». Cela sign
ifie simplement que l'UNSA fait du
syndicalisme de façon différente.
La contestation systématique, les boycotts, les grè
ves à répétition sont loin d'avoir
démontrés leur efficacité. Il est peut être temps d
e choisir une autre voie